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Le moulin Lajoie
Un brin d'histoire sur la famille d'Alcide Lajoie

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MOULIN LAJOIE, 218, 8e rue Varin, Kamouraska

Élevé sur la rivière Goudron, le moulin Lajoie forme avec les bâtiments l'entourant un complexe architectural intéressant. Construction imposante, ce moulin à farine repose sur des fondations en pierre de taille. Ses murs extérieurs en bois et son toit à mansarde sont recouverts de bardeau. Ce type de toit est attribué à Mansard, architecte de Louis XIV. Une renaissance en France du toit mansardé se répand sur le continent nord-américain. Ainsi, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, on retrouvera chez nous de plus en plus de maisons à toit mansardé qui allient inspiration française et adaptation nord-américaine.

Près du moulin se trouvent une boutique de forge, une ancienne grange étable et une petite maison avec sa cheminée de pierre et son four à pain.

L'histoire de ce moulin commence en 1824 alors que Fabien Bard, agriculteur et propriétaire d'un moulin à scie, baille pour neuf ans à François Fontaine, armurier, un lopin de terre sur lequel Fontaine se propose de construire un moulin à carder. Pour cela, il s'associe à Marie Tétreau dite Ducharme dont le mari, Abvah Loumis, est teinturier et cardeur. Les affaires de la société seront régies sous les noms et raisons de François Fontaine et Cie. Par la lecture d'un acte de vente, passé le 25 avril 1826 devant Me Thomas Casault, on peut déduire que le moulin à carder est alors érigé puisque par cet acte, Fabien Bard cède à François Fontaine un emplacement où sont érigés les moulins à scie et à carde. Une partie de ce dernier sera réservée comme logement pour Marie Tétreau et Abvah Loumis.

Sous le régime seigneurial, on ne peut moudre le blé pour la farine qu'au moulin de la seigneurie. Cependant la Cie François Fontaine obtient en 1831 le droit de moudre pendant six mois avec une moulange que le Sieur Fontaine et Dame Tétreau ont placé dans leur moulin à carder. Il s'agit possiblement de prêter main forte au moulin temporaire de la Seigneurie de Kamouraska, le moulin banal ayant été détruit par le feu.

Des différends s'installeront entre François Fontaine et Marie Tétreau. Leur acte de société expirant en 1833, ils vendront à Édouard Ennis demeurant alors à Rivière-Ouelle. En 1837, acquise par Édouard Ennis, cette propriété comprend les items suivants : maison, hangar, grange, étable, moulins à farine, à carder, à fouler, boutique de forgeron et teinturier, écluse, dalles et pouvoir d'eau qui font tourner le tout, ainsi que les outils et machineries nécessaires à la bonne marche de ces différentes étapes de transformation.

Par son métier d'ingénieur, Ennis s'est taillé une place importante dans l'histoire des moulins de la région. On a fait appel à ses services pour la construction des moulins banaux de Saint-Roch-des-Aulnaies, de La Pocatière, de Rivière-Ouelle et de Kamouraska. Quant au moulin qu'il vient d'acquérir, les recherches et la lecture des actes notariés nous portent à croire qu'Édouard Ennis ajoute au moulin à carder les mécanismes d'un moulin à farine.

En 1859, Édouard Ennis donne la propriété à sa fille Caroline alors que celle-ci épouse Daniel Hatton, écuyer bourgeois, le 26 mars 1883. Ce dernier vend le tout à M. Israël Lajoie dit Normandin qui décède le 22 mai 1928. Son épouse, dame Marie-Rose-Anna Thibault Lajoie hérite, puis lègue ce bien à son fils Philippe Lajoie. Celui-ci épouse Mlle Alice Beaulieu en 1930 et devient propriétaire lors du décès de M. Philippe Lajoie le 18 février 1953. Ce bien familial demeure en succession de 1962 à 1972 alors que M et Mme Louis-Marie Lajoie et Louis-Georges Paradis, fils et gendre de Mme Philippe Lajoie, deviennent les propriétaires du "Moulin Lajoie".

Le moulin a arrêté sa production de farine vers 1957. Cependant on a pu se procurer de la moulée pour les animaux à la Meunerie Lajoie jusqu'en 1971.